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Domaine de La Baronnie, Bretteville-sur-Odon
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En bordure du petit Odon, canal dérivé de l’Odon à Verson, subsistent les vestiges d’une ancienne organisation domaniale, la ferme de la Baronnie du Mont-Sant-Michel.
Le site est occupé depuis les VII° et VIII° siècles. Des sondages autour de l'église Saint-Pierre et de son cimetière ont permis de mettre au jour les vestiges de la première abside de l'église
Première mention du site de la Baronnie, en 980.
Gonnor de Normandie, fille du conte de Bayeux, reçoit le domaine en douaire, en tant que concubine, avant son mariage avec le duc de Normandie Richard 1er qui meurt en 996.
Vers les années 1015 ou 1025, la veuve lègue le domaine à l'abbaye du Mont-Saint-Michel.
Richard 1er, Duc de Normandie, est l’arrière-grand-père de Guillaume le Conquérant.
Les moines utilisaient ce lieu lors de leurs déplacements.
Le domaine comprenait dès le XIIIème siècle : la Grange à Dîmes, le Manoir et divers bâtiments ajoutés et modifiés au cours des siècles.
Le domaine est peu touché par les conflits qui dévastent la Normandie (guerre de Cent Ans ou guerres de religions) mais ne résiste pas à la Révolution Française. Il est vendu comme bien national et est démantelé entre 1790 et 1793.
Le domaine est utilisé comme exploitation agricole jusqu’en 1989, date de son acquisition par la commune.
Le domaine de la Baronnie est alors restauré et transformé en centre culturel et de réception.
Au XIX° siècle, l'église Saint-Pierre, abandonnée, tombe en ruine et la porterie disparait à son tour en 1966.
Le site est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1990 dans sa quasi-totalité : la Grange à Dîmes, le Manoir, les vestiges de la Porterie et ceux de l’Église Saint-Pierre sont classés à l’inventaire des monuments historiques le 15 avril 1993.
Le domaine représente environ 600 hectares qui s'étendent sur Bretteville-sur-Odon et sur Verson. À partir du XV° siècle, le domaine est administré par un fermier général.
La Grange à Dîmes date du XII° siècle. (Il y a une erreur sur le panneau)
Elle était un élément essentiel de l'activité économique du domaine. La dîme, payée en céréales, y était entreposée. La grange servait également d'aire de battage. Ce bâtiment, dont la construction date du XII°, offre un exemple d'architecture anglo-normande.
Les charrettes entraient par la porte de droite et ressortaient par celle de gauche.
La toiture est de style français (toit élevé) contrairement aux toitures de style anglo-normand ayant cours à l’époque. Elle était couverte d’ardoises vertes du sud de la Manche (schiste) et bâtie en pierre de Caen.La charpente repose sur une double rangée de colonnes reliées par des arcs brisés.
Le sol était couvert de terre battue.
La grange offre une superficie de 516 m²(longueur 36.60m , largeur de 14.10m).
Les fenêtres ne sont pas centrées à cause des contreforts à l’extérieur.Fantaisies des restaurateurs (au XX° siècle) au-dessus des écoinçons, c’est une tradition normande.
Balais d’un aspirateur robot.
Contreforts
Contrefort d’angle d’origine
C’est maintenant une salle communale possédant une acoustique exceptionnelle et accueillant toutes sortes de manifestations : réunion, séminaire, cocktail, réception…
Avec une surface de plus de 500m²m², elle peut recevoir 350 personnes assises à 650 personnes debout.La Porterie
Les bâtiments de la Baronnie constituaient un ensemble entièrement clos de murs.
Une porterie monumentale couverte, comportant une grande porte charretière et une petite porte piétonne, voûtées en plein centre, y donnait accès. Ce type de porterie est fréquent dans la région.Celle-ci a été totalement détruite par un propriétaire en 1966, sa partie haute étant un obstacle au passage des chariots agricoles modernes.
Il n'en reste que les piliers latéraux.Ces pierres sont l’amorce des supports des croisés d’ogives.
Vestiges de l’église Saint-Pierre
Seule une porte romane insérée dans le mur sud du cimetière témoigne de l’existence passée de cette église construite au XII° siècle.
Elle a été utilisée comme « église succursale » de la paroisse jusqu’au début du XIX°, puis abandonnée.
Ses ruines ont été récupérées en 1902 par un antiquaire caennais.Cette église avait été construite sur l’emplacement d’un édifice datant des VII° et VIII° siècle dont on a retrouvé une abside, grâce à des sondages archéologiques effectués autour des restes de l’église Saint-Pierre et autour du cimetière récemment.
Les pierres rougies sont la trace d’un feu.
Éléments normands romans
Quelques pierres sculptées, enchassées dans le mur à proximité de la porte proviendraient de l’église du XII° siècle.
Nœud d’entrelacs à un brin typique du XII°
Le puits servait à alimenter les moines en eau
Le Manoir ou Logis des Moines
Comme tous les grands domaines médiévaux, la Baronnie de Bretteville possédait son Manoir seigneurial aux multiples fonctions : résidence, lieu de réception, place de justice, centre d’exploitation agricole et de gestion du domaine.
Le Logis dont l’origine remonte au XI° ou XII° siècle a connu de nombreux remaniements. Il a cependant conservé une structure héritée de l’architecture seigneuriale : une partie destinée à l’habitation et à la vie privée (sud), une partie destinée aux réceptions et aux séances de justice, nommée « la grande salle » (nord)
L’étude archéologique, accompagnant les travaux de restauration, a permis de reconstituer l’évolution complexe du bâtiment au cours des siècles : modification des ouvertures, contreforts, création de niveaux intérieurs, d’escaliers, adjonction et suppression de corps de bâtiment.
La façade donnant sur la cour a été entièrement remaniée à l’époque contemporaine.
Le Logis mesure 27m sur 8m
A l’origine, il est bâti en pierres apparentes recouvertes d’enduits au XVIII° siècle et sa toiture en schiste
Dans la tour, se trouve la cage d’escalier
Niche pour accueillir une statue (disparue)
Cellier des piliers datables du XII°.
Les chapiteaux sont presque identiques à ceux de l’Abbaye de Jumièges
Les poutres sont d'origine
Les fenêtres datent également du XII°
Dans l’ancienne cuisine, une cheminée monumentale a été reconstruite avec un four à pain.
Cette pièce servait également à recevoir les hauts dignitaires car c’était la seule qui soit chauffée
Fenêtre du XVI°.
« Abreuvoirs » pour recevoir les enduits
Les poutres maîtresses sont d'origine
La chambre de l’Abbé, datée du XV° siècle, est accessible par un escalier en pierre reconstruit au XVI° siècle.
Comme tous les grands domaines médiévaux, la Baronnie de Bretteville possédait son Manoir seigneurial aux multiples fonctions : résidence, lieu de réception, place de justice, centre d’exploitation agricole et de gestion du domaine.
La charpente date du XV°
Des recherches archéologiques ont permis de découvrir une fenêtre qui porte les armoiries du Mont-Saint-Michel et du cardinal Guillaume d’Estouteville, abbé commendataire.
Une frise dont une partie fut mise à jour durant les travaux décore la chambre.
Dans la charpente, une ferme restaurée comportant poinçon, liens et arbalétrier date de l’époque médiévale (XV°).
La façade arrière, à l’ouest, date du XVI° siècle.
Façade nord
Façade sud
Depuis le XIII°, le Manoir de Bretteville n’abrite plus de communauté monastique.
Façade ouest & vestiges église Saint-Pierre
Les communs
Des écuries, pouvant dater du XVI° siècle, ont été transformées pour accueillir la bibliothèque municipale. Les mangeoires en pierre ont été conservées ainsi que les cages à poules.
Une étable, plus récente, aménagée, sert de local d’activité pour les jeunes de la commune.
Le petit bâtiment avec escalier extérieur abrite le bureau administratif du site de La Baronnie
Anciens communs
Jardin des simples
Armoiries de la commune de Bretteville-sur-Odon
Sur fond de gueules (rouge), pour rappeler la Normandie dont c'est la couleur, figurent en pointes trois coquilles St-Jacques d'argent, mémorisant ainsi les attaches avec le Mont-Saint-Michel suite à la donation de la duchesse Gonnor.
Un pont de sable (noir), la commune est située sur l'Odon et de nombreux ponts existent sur son parcours.
Un épi d'or pour ne pas oublier que la commune était rurale par la surface importante de ses terres cultivées et que la culture en a fait sa richesse dans le passé.
Une épée d'or pointe en bas : l'origine du nom de Bretteville pouvant provenir d'une ancienne défense bretonne avancée de l'époque gallo-romaine
Tags : La Baronnie, Bretteville-sur-Odon
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Commentaires
Superbe album, très belle narration d'une excellente narratrice, magnifique découverte d'un lieu que je ne connaissais pas et très belles photos
C'est un lieu que j'ai découvert lors d'une visite guidée organisée par l'office du tourisme de Caen.