• Batterie de Longue-sur-mer (14)

    Batterie de Longue-sur-mer

    Commune plantée sur la façade littorale du Bessin, à 30 kilomètres de Caen et 7 kilomètres au nord de Bayeux, elle est célèbre pour son point de défense, nommé WN48.

    Batterie de Longue-sur-mer (14)

     L’édification de cette partie du Mur de l’Atlantique débute au début de l’année 1944. Une reconnaissance aérienne alliée et ses photos ont montré que les travaux ont débuté à cette date. Les fortifications doivent rapidement sortir de terre et les réquisitions de travailleurs locaux vont ainsi bon train. L’organisation Todt, le maître-d’oeuvre, se démène pour tenir les délais et le chantier avance rapidement. Le 9 mai 1944, la garnison allemande de Longues accueille un hôte de marque en la personne du Maréchal Rommel, inspecteur du Mur de l’Atlantique et commandant du groupe d’armées B. Balayant du regard la batterie, l’endroit lui fait une forte impression, après seulement 4 mois de travaux. C’est une batterie de marine, à cet effet elle est désignée par l’Etat-major allemand sous le code MKB, Marine Küsten Batterie. Il faut savoir que les batteries de marine sont minoritaires dans le mur défensif nazi, la majorité appartenant à l’armée de terre, codée HKB, Heeres Küsten Batterie. Les casemates de la Kriegsmarine sont plus arrondies et mieux camouflées que leurs consoeurs de la Heer. Chacune d’entre elles comporte des murs d’une épaisseur de 2 mètres, nécessitant 600 m3 de béton et 4 tonnes d’armatures métalliques. Elles sont de type M272, c’est à dire que leur embrasure permet au canon de se mouvoir sur 120°.

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    A 350 mètres du rivage, perché à 65 mètres de hauteur, l’ensemble comprend 4 canons de marine de 150 mm d’une portée de 20 kilomètres, disposés en arc de cercle. Chaque canon, fabriqué par Skoda dans son usine Tchèque de Pilsen, pèse une vingtaine de tonnes et mesure 8 mètres de long. Leur tube peut cracher 6 obus de 45 kilos à la minute.

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    Le poste de tirs, en bordure de falaise, se dresse sur 2 étages et possède un télémètre, instrument destiné à établir les distances de tirs pour les servants. Les ordres sont transmis aux 4 casemates par un réseau souterrain de câbles. Il faut y ajouter un canon de 20 mm dirigé vers la plage et des canons de DCA. 

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    Batterie de Longue-sur-mer (14)

    Sa reddition est importante car elle peut prendre sous son feu les secteurs d’Omaha et Gold. Les alliés en font un objectif prioritaire et entre le 28 mai et le 3 juin, 1 500 bombes labourent le terrain. L’Oberleutnant Kurt Weil qui commande l’ensemble défensif essaie alors de réparer les dégâts et de remonter le moral de ses troupes. L’accalmie sera courte, car dans la nuit du 5 au 6 juin, les alliés lancent l’opération Flashlamp. 96 bombardiers de la RAF reprennent pour objectif Longues sur mer, et leurs soutes déversent encore 538 tonnes de bombes.

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    Dès 5h37 le 6 juin, les navires Georges-Leygues, Montcalm, Ajax et Arkansas la prennent aussi pour cible. La canonnade fait rage entre la marine et l’appui défensif allemand. A 8h45, 3 canons sont réduits au silence après plusieurs coups au but de la flotte alliée. Le 4e ne cessera ses tirs que l’après-midi vers 17 h. Bien que 115 projectiles aient été tirés, les allemands n’ont pas réussi à toucher une seule fois un navire ennemi. La batterie sera occupée le 7 au matin par les fantassins Britanniques du second Devonshire Régiment venus d’Arromanches et ses 184 servants faits prisonniers.

    Aujourd’hui, 3 des 4 abris bétonnés sont conservés avec leurs pièces d’artillerie. C’est la seule batterie de l’Atlantikwall conservée dans cet état et elle est protégée par les monuments historiques. La casemate n°1 a été endommagée par une explosion après le D-Day, les trois autres sont en meilleur état malgré quelques traces de vandalisme. Le poste de tir (le seul ouvert à la visite sur la côte normande avec celui de la Pointe du Hoc), est toujours muni de son télémètre. Il a subi en 2011 des travaux de réaménagement pour améliorer son accessibilité. Sur cet espace soufflé par les vents, on ne peut être que saisi par l’aspect imposant de ces ouvrages défensifs ou des tranchées sont encore visibles. Le conservatoire du littoral entreprend de restaurer le lieu et de retrouver des vestiges enfouis.

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  • Commentaires

    1
    bernardfrog
    Mardi 9 Février 2021 à 15:36

    Merci pour le partage de cette histoire, que je ne connaissais pas et j'en apprends tous les jours.

      • Mardi 9 Février 2021 à 15:42

        Un pan de notre histoire qui, j'espère ne se reproduira pas.

    2
    bernardfrog
    Mardi 9 Février 2021 à 16:52

    Moi aussi et c'est la raison pour laquelle je m'étais engagé à l'armée: Plus jamais

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