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Par Skyrgámur le 21 Mai 2022 à 14:40
Ce samedi 7 mai 2022, l’église Saint-Contest (Calvados) célèbre ses 1000 ans. Le village se transforme en véritable village du Moyen-Âge.
Nous sommes accueillis sur la Place du Marché par deux Béhourds qui se prêtent très volontiers à une séance photos.
Celui à gauche est l’arbitre des combats.
Le béhourd est un sport de combat médiéval qui est apparu en France dans les années 2000. En 2018, un première dynamique régionale autour de ce sport commence entre Caen, Rouen et Mortagne-au-Perche. Puis le club de Caen est devenu autonome en 2020 sous le nom de La Baronnerie.
Le béhourd ne parle pas encore au grand public. Pendant des années, il a souffert d’une mauvaise image, souvent associée à des groupes d’extrême droite, on ne sait pas pourquoi. Mais ça se démocratise. En 2019, des chaînes de télévision sont venues suivre la Coupe de France de béhourd et on a commencé à en parler. La fédération française de Béhourd comptait 31 club dans le pays en 2020. Ce sport médiéval se joue également en Suisse, Russie, Pologne, Ukraine ou encore en Angleterre
Comment ça se joue ?
Le béhourd est un sport de combat qui se joue en équipe. Deux groupes de personnes en armure, des pieds à la tête, sont face à face. Le but est de mettre les adversaires au sol. « Cela peut se jouer en 3 contre 3, 5 contre 5 ou même 150 contre 150.
Tous les combattants s’élancent en même temps dans la lice (l’arène de combat). Dès qu’une personne touche le sol, elle est éliminée mais elle reste par terre dans l’arène. » Chaque manche dure 1mn 30 Lorsqu’il présente son sport, Gervin Thomas, président du club, met un point d’honneur à expliquer « qu’il ne s’agit pas d’un sport de gros bourrins. Il y a une véritable dimension technique et tactique.
Technique car il faut tout d’abord apprendre à supporter sur soi une armure en acier ou en titane qui pèse entre 20 et 30 kilos. Les armures sont validées historiquement par un comité. Elles représentent celles du 15e siècle en Europe. Pour que le corps arrive à supporter ces kilos supplémentaires, les combattants insistent sur un entraînement musculaire et cardiaque.
Pour mettre les adversaires au sol, on utilise les techniques des sports de combat. En ce qui concerne les armes, les combattants utilisent un fauchon. C’est une espèce de grand couteau très lourd qui est fait pour taper et non transpercer. Avec cette arme, ils peuvent essayer de casser un bout de l’armure de l’adversaire, dans ce cas le combat est terminé pour l’adversaire, ou alors simplement déboussoler l’ennemi pour le mettre au sol.
Chaque membre de l’équipe a une fonction précise, eu égard à son gabarit. Dans ce sport, il n’y a aucune volonté de nuire à l’autre. À la fin du combat, les joueurs sont éreintés et chacun se donne des conseils pour s’améliorer. En termes de blessures, on est souvent sur des torsions ou des entorses. Les fractures sont plus rares ». (Source actu.fr)
Les petits sont invités à s'essayer au béhourd
Nous rencontrons également le Duc de Normandie et Roi d’Angleterre Guillaume Le Conquérant ainsi que son épouse la Reine Mathilde.
D’autres personnes également costumées déambulent dans les rues.
Deux troubadours jongleurs, faisant partie des béhourds, nous enchantent avec leur spectacle de diabolo.
Dans la Salle Jeanne d’Arc, l’exposition « Les 1000 ans de Saint Contest » retrace la vie normande du XI° au XX° siècle à travers des photos, documents, maquettes et surtout de personnages costumés qui racontent leur « histoire personnelle ».
L’hôte qui nous accueille fait partie du « Comité de l’Histoire de Saint-Contest » qui organise l’exposition.
L’Évêque de Bayeux au XI° siècle
Gaultier D’Aigneaux qui signa un acte de droit de patronage de l’église aux Prémontrés D’Ardennes en 1207.
L'église fut bâtie par la famille d’Aigneaux du XIe siècle au XIVe siècle
Fin du XVI° siècle
XVIII° siècle
Capitaine Lavigne-Buisson, commandant du Saint-Contest
La Compagnie des Indes naquit au XV° siècle alors qu’une compétition féroce opposait les principales puissances européennes des épices de l’Orient. Ce n’est que sous le règne de Louis XIV, à partir de 1664, qu’elle connaît en France, sous l’impulsion de Colbert, son véritable essor.
Au cours de ses 128 ans d’existence, elle subira quelques métamorphoses avant sa dissolution en 1793.
De 1720 à 1770, la Compagnie installée à Lorient, fera construire plus de 300 navires dont le Saint Contest.
Navire de 600 tonneaux (587 tonnes) de type Flûte (44.18m sur 9.42m) avec un tirant d’eau de 2.97m percé pour 40 canons.
Il est lancé à Lorient le 13 mai 1755. Sous le commandement Lavigne-Buisson il va effectuer de longs voyages commerciaux entre les Indes et Saint-Malo dès le 7 septembre 1755. Ce navire est destiné au transport de marchandises, mais il est courant qu’au fil des voyages il croise des ennemis nécessitant l’usage des canons.
Le 23 mars 1757, les Anglais attaquent et prennent le Comptoir français de Chandernagor alors administré par Dupleix.Après un combat perdu et afin qu’il ne tombe pas aux mains des Anglais le Saint Contest est coulé à Chandernagor par l’ordre du Conseil. Son épave y gît depuis plus de 250 ans.
Sa carrière aura été de courte durée (moins de 2 ans !!!)Fin du XIX° siècle, l’essor des haras
Les dentellières Saint-Contestoises travailleront à la Blonde de Caen jusqu’au XIX° siècle
L’infirmière avec son patient lors de la guerre de 1939-1945
Les sonneurs du Auld Alliance Piperband Normandy déambulent dans les rues de Saint-Contest
Composé de normands, passionnés de musique écossaise, le Auld Alliance Pipe-Band crée en 2000, propose la découverte des rythmes d’Écosse et d’Irlande, avec l’authenticité de la tenue traditionnelle écossaise et son célèbre kilt au son de la mythique et emblématique cornemuse
Danseurs et danseuses Normands
Les cochons commencent à griller
Tenue du chevalier de Guillaume le Conquérant
Il est maintenant l'heure de se diriger vers l'église Saint-Contest pour écouter le concert d'orgue "Symphonie de Guillaume" par Philippe Dubois
Saint Contest
La voute en forme de coque de bateau
Reliquaire contenant un morceau de tibia de Saint Contest
Arrivée des chevaliers et du Piperband
Concert du Piper band
Les béhourds sont fatigués
Guillaume le Conquérant (jeune)
L'organiste
Symphonie de Guillaume
Banquet médiéval
Le cochon est cuit à point, il ne reste qu'à le déguster
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Par Skyrgámur le 3 Octobre 2021 à 17:05
Dans le cadre des journées du patrimoine et du matrimoine, 2021,visite de la maison d'Yvonne Guégan
Biographie d’Yvonne Guégan
Yvonne Guégan, née Yvonne Louise Eugenie Léontine Gouts le 8 avril 2015 à Paris et morte le 14 mars 2005 à Hérouville Saint Clair dans la banlieue de Caen, est une artiste peintre et sculptrice.
Le père d'Yvonne Guégan, Léon Gouts, est mobilisé en juillet 1914 et meurt au front en août 1914.
Yvonne Guégan grandit à Paris, élevée par sa mère, Louise Gouts, mais aussi par son grand-père paternel, un naturaliste ayant rapporté de nombreux souvenirs de ses différents voyages, et sa grand-tante, modiste.
En 1920, Louise Gouts fait la connaissance de Paul Guégan, pharmacien à l'institut Pasteur et s'installe avec lui à Caen, où il achète une officine. En 1933, Paul Guégan adopte la fillette.
La petite fille dessine sans relâche, encouragée par ses parents. Elle fait la rencontre du sculpteur animalier et journaliste, Géo Lefèvre, qui l'encouragera à peindre.
Après une scolarité sans heurt au lycée Pasteur de Caen, Yvonne Guégan intègre l'école nationale des Beaux-Arts de Paris en 1935. Elle assiste aux cours de Lucien Simon puis de Georges d'Espagnay, célèbre pour ses expérimentations picturales et son travail sur la couleur. Elle bénéficie de l'expérience de professeurs prestigieux et se laisse séduire par l'atmosphère créatrice du lieu. L'art contemporain n'est pas enseigné aux Beaux-Arts mais envahit la capitale. Matisse, Derain, Vlaminck sont autant de maîtres pour la jeune artiste.
Ces années parisiennes, sont également celle d'une prise de conscience politique d'Yvonne Guégan. Lorsqu'en 1936 Léon Blum nomme trois femmes au gouvernement, elle s'engage pour l'émancipation et le droit de vote des femmes.
En 1939, la guerre éclate et les parents d'Yvonne Guégan lui demandent de revenir près d'eux, à Caen. La jeune femme travaille à la pharmacie familiale qui sert de boîte à lettres pour la résistance. Elle peint sans conviction, inquiète du sort de son père mobilisé et anxieuse à l'idée d'être soumise au service du travail obligatoire. Georges d'Espagnat l'encourage à peindre malgré l'angoisse, ses amis lui écrivent régulièrement.
Le 6 juin 1944, les bombardements s'abattent sur la ville de Caen et la détruisent à 80 %. La famille Guégan perd son logement et sa pharmacie, Yvonne son atelier et ses œuvres. L'artiste peint l'horreur, les ruines et la destruction sur le vif.
À la fin de la guerre, la jeune femme rencontre le capitaine britannique Fred Mara, qui repart rapidement pour de nouvelles missions. Pour le retrouver, Yvonne Guégan se rend à plusieurs reprises en Angleterre, d'où elle ramènera plusieurs toiles.
Elle se rend également en Écosse, invitée par le colonel écossais Usher. Ce séjour est l'occasion pour elle de découvrir de nouveaux paysages et de faire connaître son travail.
En août 1949, elle expose en Suède. Les paysages montagneux l'inspirent.
En 1951, elle est invitée en Espagne et y découvre une lumière nouvelle loin de la grisaille des pays du Nord. Elle y fait la connaissance du sculpteur Placido Fleitas auquel elle se lie très rapidement.
Cette grande série de voyages se poursuit en Italie, où Yvonne Guégan part sur les traces des grands maîtres, puis en Allemagne, en Suisse et en Autriche.
Yvonne Guégan tient également à partager son savoir et attire autour d'elle beaucoup de jeunes artistes caennais, mais également des collectionneurs et des amateurs d'art, désireux d'entrevoir une modernité à peine perceptible dans la petite ville normande. Conférences, cours, réunions privées à son domicile, toutes les occasions sont bonnes pour présenter Matisse, Picasso ou encore Dufy.
Lorsque à la fin des années cinquante la vie culturelle reprend à Caen, l'artiste s'engage pour favoriser ce renouveau et devient une figure incontournable de la vie culturelle locale. Elle participe au développement de nombreux collectifs et associations d'artistes pour faciliter les expositions, les spectacles et manifestations artistiques de toutes sortes et militent pour la reconstruction du musée des Beaux-Arts de Caen, qui sera inauguré en 1971.
Yvonne Guégan meurt à Caen le 14 mars 2005. Sa résidence-atelier, au no 22 rue Géo-Lefèvre à Caen, peut être visitée. En 2018,elle est labellisée "Maison de Illustres".
La peinture est le premier support d'expression d'Yvonne Guégan. Les premiers tableaux de l'artiste sont d'inspiration fauviste, les œuvres réalisées à la veille du Débarquement sont plus proches de l'expressionnisme de Vlaminck.
Ses dernières œuvres sont plus dépouillées, parfois jusqu'à l'abstraction.
L'artiste découvre le modelage plus tard alors qu'elle donne des cours d'art plastique à une jeune élève handicapée. Désemparée devant cette jeune fille qui peint avec ses doigts, elle lui propose de s'essayer au modelage. Cette nouvelle discipline convient à l'élève et permet au professeur de découvrir un nouveau moyen d'expression.
À partir de 1956, Yvonne Guégan révèle son talent à travers les œuvres monumentales. Elle réalise fresques peintes ou en céramique, vitraux, mobilier pour des établissements religieux ou civils. Inaugurée en 1960, l'église Saint-Pierre-de Fontaine-le-Pin porte la signature de l'artiste qui a réalisé ses vitraux, une peinture murale, ainsi que le baptistère. Son œuvre la plus célèbre est le monument La Flamme dressée sur la plage de Ouistreham.
Première maison de femme illustre en Normandie
Les « Maisons des Illustres » composent un ensemble de lieux de mémoires majeurs pour la compréhension de l’histoire culturelle française. Créé par le ministère de la Culture en 2011, ce label patrimonial valorise les lieux dont la vocation est de conserver et de transmettre la mémoire de femmes et d'hommes qui les ont habités et se sont illustrés dans les arts, la littérature, les sciences, la musique, le théâtre, le cinéma et l'aventure des idées.
Créée en 2005 par des proches de l’artiste, au lendemain de sa disparition, l’association « les Amis d’Yvonne Guégan » a pour objectif de continuer à faire vivre l’œuvre, la maison atelier, et la philosophie de cette personnalité originale.
De nombreux artistes et ateliers d’art animent et font vivre le Musée Atelier Yvonne Guégan.
Yvonne Guégan avait à cœur de soutenir l’art sous toutes ses formes et à transmettre sa passion. Dans cet esprit, l’espace participe à la promotion d’artistes en les hébergeant au sein d’ateliers occupés par des peintres, céramistes, musiciens, stylistes, sculpteurs...
Femme engagée, artiste indépendante à la vocation affirmée. Son parcours du fauvisme à l’expressionnisme et à l’abstraction est résolument moderne. En 1944, confinée en Normandie, elle peint la destruction de Caen. Elle voyage et œuvre à reconstruire la vie artistique régionale qu’elle marque de son empreinte. Elle participe au 1 % créé en 1951 et décore écoles, églises, monuments. Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections publiques. Son atelier occupe l’étage et le jardin du pavillon familial des années 1930 sur les hauteurs du Nice caennais. L’intérieur est décoré par elle-même.
Flamme de Ouistreham
Son œuvre la plus célèbre est le monument La Flamme en hommage aux soldats britanniques et aux bérets verts du commando Kiefer tombés lors du débarquement en Normandie, une immense sculpture d'aluminium symbolisant une proue de navire et une flamme dressée sur la plage de Ouistreham.
Visite de la maison
Située au 22 rue Géo Lefèvre à Caen, au milieu d’un joli jardin, ce lieu est aujourd’hui l’Espace Yvonne Guégan, dédié à de nombreuses expositions, rencontres, débats, concerts,… A l’image de l’artiste, c’est un lieu ouvert aux initiatives, aux échanges, à la solidarité.
La maison et ses œuvres ont été léguées à son amie Jocelyne Malher lors de son.
Jocelyne Malher est décédée en 2020. Elle a légué la maison à la ville de Caen et les œuvres à ses héritiersRez-de chaussée
Nous entrons directement dans le salon, salle-à-manger.
A gauche, le salon.Sur la cheminée, des répliques de la flamme
Table réalisée par Yvonne, elle construisait tous ses meubles elle-même
Portraits d'Yvonne Guégan
La salle à manger a été transformée en chambre à la fin de la vie d’Yvonne, elle ne pouvait plus monter à l’étage
Esquisses de portraits de Guillaume le Conquérant
Portrait de Jean Le Hire, fondateur de « la Tripière d’Or ». Il nourrissait la population lors des bombardements.
Portraits de (de gauche à droite) sa mère, Yvonne, son père
Elle a peint ses meubles de cuisine
Ses chapeaux
Escalier
Épi de faitage en céramique créés par Yvonne ainsi que les tableaux
Vitrail réalisé par Yvonne. En bas à droite, un œuf d’autruche
Étage
La grande pièce très lumineuse
Jardin
Céramique
Son bureau, c’est elle qui a collé les plaquettes de bois aux murs
Son chevalet
Bibliothèque
Le jardin
Les œuvres ont été façonnées par les artistes qu’elle hébergeait dans les ateliers d’artistes (voir plus bas) de son vivant ou actuellement
Le bus (Follartbus) a été aménagé pour apprendre à peindre aux malades des hôpitaux. Maintenant, il sert de café restaurant pour les visiteurs.
Réplique de l’oiseau exposé dans le lac de la Colline aux Oiseaux à Caen
Céramique représentant Guillaume le Conquérant
Les ateliers d’artistes
Murs extérieurs de la propriété
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Par Skyrgámur le 7 Septembre 2021 à 11:14
C’est Jean-Philippe Broussin qui, de sa collection privée, a édifié ces édifices religieux reconstitués à des époques différentes.
On y voit l’Abbaye aux Hommes à Caen en pleine construction au XIe siècle. Le Mont Saint-Michel (Manche) et l’abbaye du Bec-Hellouin (Eure) à l’époque médiévale et l’abbaye de Jumièges (Seine-Maritime) telle qu’elle se visite aujourd’hui.Aucune pièce n’a été moulée à la demande du bâtisseur, ce ne sont que des pièces originelles. Il n’hésite pas à détourner les pièces de leur utilisation initiale armé d’un simple cutter, de colle, de pinceau et de pâte à durcir, il transforme, il repeint, il ajoute de la matière.
Le Mont Saint Michel a demandé quatre mois de travail à Jean-Philippe.
L’exposition itinérante a requis quatre jour de montage à Jean-Philippe Broussin et à son équipe.
Abbaye du Bec Hellouin (Eure)
Abbaye de Jumièges
Chantier de construction de l'Abbaye aux Dames (Caen)
Le Mont-Saint-Michel
Abbaye aux Dames (Caen)
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Par Skyrgámur le 9 Février 2021 à 15:24
Batterie de Longue-sur-mer
Commune plantée sur la façade littorale du Bessin, à 30 kilomètres de Caen et 7 kilomètres au nord de Bayeux, elle est célèbre pour son point de défense, nommé WN48.
L’édification de cette partie du Mur de l’Atlantique débute au début de l’année 1944. Une reconnaissance aérienne alliée et ses photos ont montré que les travaux ont débuté à cette date. Les fortifications doivent rapidement sortir de terre et les réquisitions de travailleurs locaux vont ainsi bon train. L’organisation Todt, le maître-d’oeuvre, se démène pour tenir les délais et le chantier avance rapidement. Le 9 mai 1944, la garnison allemande de Longues accueille un hôte de marque en la personne du Maréchal Rommel, inspecteur du Mur de l’Atlantique et commandant du groupe d’armées B. Balayant du regard la batterie, l’endroit lui fait une forte impression, après seulement 4 mois de travaux. C’est une batterie de marine, à cet effet elle est désignée par l’Etat-major allemand sous le code MKB, Marine Küsten Batterie. Il faut savoir que les batteries de marine sont minoritaires dans le mur défensif nazi, la majorité appartenant à l’armée de terre, codée HKB, Heeres Küsten Batterie. Les casemates de la Kriegsmarine sont plus arrondies et mieux camouflées que leurs consoeurs de la Heer. Chacune d’entre elles comporte des murs d’une épaisseur de 2 mètres, nécessitant 600 m3 de béton et 4 tonnes d’armatures métalliques. Elles sont de type M272, c’est à dire que leur embrasure permet au canon de se mouvoir sur 120°.
A 350 mètres du rivage, perché à 65 mètres de hauteur, l’ensemble comprend 4 canons de marine de 150 mm d’une portée de 20 kilomètres, disposés en arc de cercle. Chaque canon, fabriqué par Skoda dans son usine Tchèque de Pilsen, pèse une vingtaine de tonnes et mesure 8 mètres de long. Leur tube peut cracher 6 obus de 45 kilos à la minute.
Le poste de tirs, en bordure de falaise, se dresse sur 2 étages et possède un télémètre, instrument destiné à établir les distances de tirs pour les servants. Les ordres sont transmis aux 4 casemates par un réseau souterrain de câbles. Il faut y ajouter un canon de 20 mm dirigé vers la plage et des canons de DCA.
Sa reddition est importante car elle peut prendre sous son feu les secteurs d’Omaha et Gold. Les alliés en font un objectif prioritaire et entre le 28 mai et le 3 juin, 1 500 bombes labourent le terrain. L’Oberleutnant Kurt Weil qui commande l’ensemble défensif essaie alors de réparer les dégâts et de remonter le moral de ses troupes. L’accalmie sera courte, car dans la nuit du 5 au 6 juin, les alliés lancent l’opération Flashlamp. 96 bombardiers de la RAF reprennent pour objectif Longues sur mer, et leurs soutes déversent encore 538 tonnes de bombes.
Dès 5h37 le 6 juin, les navires Georges-Leygues, Montcalm, Ajax et Arkansas la prennent aussi pour cible. La canonnade fait rage entre la marine et l’appui défensif allemand. A 8h45, 3 canons sont réduits au silence après plusieurs coups au but de la flotte alliée. Le 4e ne cessera ses tirs que l’après-midi vers 17 h. Bien que 115 projectiles aient été tirés, les allemands n’ont pas réussi à toucher une seule fois un navire ennemi. La batterie sera occupée le 7 au matin par les fantassins Britanniques du second Devonshire Régiment venus d’Arromanches et ses 184 servants faits prisonniers.
Aujourd’hui, 3 des 4 abris bétonnés sont conservés avec leurs pièces d’artillerie. C’est la seule batterie de l’Atlantikwall conservée dans cet état et elle est protégée par les monuments historiques. La casemate n°1 a été endommagée par une explosion après le D-Day, les trois autres sont en meilleur état malgré quelques traces de vandalisme. Le poste de tir (le seul ouvert à la visite sur la côte normande avec celui de la Pointe du Hoc), est toujours muni de son télémètre. Il a subi en 2011 des travaux de réaménagement pour améliorer son accessibilité. Sur cet espace soufflé par les vents, on ne peut être que saisi par l’aspect imposant de ces ouvrages défensifs ou des tranchées sont encore visibles. Le conservatoire du littoral entreprend de restaurer le lieu et de retrouver des vestiges enfouis.
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Par Skyrgámur le 9 Février 2021 à 12:36
L'église Saint-Pierre est construite au XI° siècle sur un sanctuaire datant du IV° siècle, qui contenait une nécropole avec des sarcophages. Elle connaît par la suite de nombreuses modifications successives, et présente ainsi une architecture composite.
L'église, orientée, est bâtie sur un plan allongé, se terminant par un chevet plat. Des chapelles latérales ont été construites au niveau de la transition entre la nef et le chœur, évoquant la forme d'un transept.
La tour-clocher qui flanque l'édifice au niveau de la transition entre la nef et le chœur est le seul vestige de l'époque romane.
Un bâtiment annexe est appliqué contre le chevet sur ses murs nord et est (à gauche de la photo).
Au-dessus d’une souche presque aveugle, la tour du clocher roman est percée dans ses quatre faces de trois étages d’arcades cintrées et se termine par une plate-forme de guet, établie au cours de la guerre de 100 ans, aux XIV° ou XV° siècles. La terrasse, protégée par un parapet, accessible par un étroit et périlleux escalier à vis, offre une vue imprenable sur la mer, le village et la campagne.
Sur la façade nord, la chapelle Notre-Dame construite au XIII° siècle.
Vitraux de la chapelle Notre-Dame
Le chœur présente des éléments d’architecture gothique des XIV° et XV° siècles, mais a été remanié au XIX° siècle, notamment par l’ajout de la grande fenêtre qui perce le chevet plat.
Vitraux du chœur
La chapelle Henry-de-Blagny, située au pied du clocher, fut élevée au XIX° siècle dans un style néo-gothique reprenant habilement le style chœur.
La nef primitive romane de l'église est détruite durant les guerres de religions, une nouvelle nef est donc reconstruite en 1703.
La tour contemporaine de Guillaume le Conquérant, renferme de rares chapiteaux romans de style Anglo-Scandinave, uniques en Normandie.
En 1865, lors de la restauration du clocher, l'architecte avait proposé à la municipalité de surmonter la tour d'une flèche, le conseil municipal s'oppose à l'unanimité au projet qui aurait détérioré l'architecture originelle de la tour, en plus de frais auxquels il aurait été difficile de faire face.
Avec la naissance de la station balnéaire à la fin du XIX° siècle, elle devient trop petite pour toute la population estivale, la nef actuelle est donc construite entre 1903 et 1906.
En 1930, le cimetière au sein duquel l'église se dressait, est supprimé pour des raisons d'hygiène.
Le clocher est classé au titre des monuments historiques le 22 octobre 1913
Des stèles évoquent l’appartenance de l’église à des abbayes ou des diocèses successifs.
L’orgue a été construit dans les années 1950.
Les stalles en bois avec des panneaux sculptés datent du XIXe siècle, ainsi que le confessionnal.
Les vitraux sont modernes
Gargouille
Double gargouille
Décor sur la tour romane
Nef extérieure
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